Trip à moto à travers la mangrove de Can Gio, Vietnam
Retour sur une virée à moto à travers l’écosystème de Can Gio situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Saigon.
L’escapade se déroule pendant le Têt 2013 avec un compère, alors que les Vietnamiens célèbrent la nouvelle année délaissant Saigon de sa population, nous décidions d’enfourcher nos bécanes direction Can Gio, une réserve naturelle reconnue par l’UNESCO. Attirés non pas tant pour sa biodiversité mais plutôt à la recherche d’un coin de nature, proche de la mer pour s’exiler le temps d’une journée loin de la capitale économique du pays.
Mon collègue de voyage avait déjà entrepris l’aventure quelques mois plus tôt et m’avait convaincu que la route n’était pas si dangereuse. Nous voilà ainsi sur le départ pour Can Gio.
Du béton à la campagne en l’espace de quelques immeubles
Après avoir fait le plein, nous prenons la direction du District 7. Passé le Lotte Mart, je continue habituellement ma route sur la gauche, direction Phu My Hung, un quartier résidentiel avec des commerces modernes ou vivent nombres d’expats. Mais pas cette fois, arrivés au carrefour de la route Nguyen Van Linh, nous poursuivons notre chemin tout droit, passant un ensemble d’immeubles tous plus gigantesques et moches les uns que les autres, formant une mini-ville dans un quartier ou il n’y a absolument aucune activité. Et passé ces édifices de bétons, voilà que la campagne s’offre à nous, en l’espace de quelques immeubles. Presque pas de circulation en cette heure matinale.
La route rectiligne est longue de plusieurs kilomètres, alors que subitement nous sommes invités à emprunter un rond point pour reprendre une route secondaire, nous arrivons à l’embarcadère du bac, utilisé pour traverser un estuaire de la rivière Nha Be.
Des palétuviers à perte de vue
La traversée de la rivière dure une dizaine de minutes pour un coût de 5,000 dongs. Pas de quoi se sacrifier sur le repas du midi. D’autant plus qu’il n’y a pas d’autres moyens de franchir la rivière que par bac.
Parvenus de l’autre côté de la berge, c’est alors une longue ligne droite jusqu’au bourg de Can Gio. On ne peut pas se perdre en route. Le spectacle commence dès lors. Tout en roulant à une allure de touriste, la mangrove apparaît sous nos yeux. Comme une bouffée d’oxygène. Une forêt immense de palétuviers immergés dans une eau mi-salée mi-douce de cette partie du Delta du Mékong.
La mangrove de Can Gio est un écosystème forestier exceptionnel, l’une des rares dans le monde alors qu’on en compte seulement une quinzaine au total d’après certains articles lus sur internet. Il me serait difficile d’en expliquer davantage les spécificités de sa faune et sa flore, mais voir ces racines d’arbres sorties de l’eau est assez impressionnant.
De notre parcours, nous nous sommes d’abord rendus au marché de Can Gio, le terminus de cette escapade après deux heures de route. Ce lieu est incontournable pour de nombreux Vietnamiens venus notamment chiner parmi les allées de stands de poissons et autres fruits de mer frais ; en quête de denrées qui finiront sur le grill et mangées sur place.
CanGio, l’île aux singes et réserve de crocodiles marins
Nous décidions de ne pas luncher au marché. Un sandwich à la vache qui rit vendu une fortune faisant l’affaire à 10 heures du matin. Nous nous rendions sur l’Île aux Singes située en aval de Can Gio. L’entrée du parc est payante. Une fois sur place vous pourrez ainsi marcher librement à travers la mangrove et faire connaissance avec ses habitants … les singes. Il y en a des centaines, courant partout, sautant d’arbres en arbres, guettant l’arrivée des touristes de passage. Les primates ne craignent personne, joueurs et un semblant affectueux, ce sont de véritables entrepreneurs quand il s’agit de jouer les pickpockets à la recherche de nourriture. Même s’ils ne sont pas d’une grande taille, il est bon de s’assurer que tous ses effets personnels soient bien attachés.
L’autre habitant de la mangrove, moins hospitalier, est le crocodile marin. Errant dans un domaine clôturé, une cinquantaine de crocodiles vivent ensemble dans une harmonie bien relative. Sauf lorsque certains touristes se prêtent à leur tendre du poisson. Visualisé les crocodiles et accéder à la cabane du pêcheur vous obligera à emprunter une passerelle en bois très étroite, dont certaines parties semblent peu solides, suspendue à environ deux mètres au-dessus des reptiles potentiellement mangeurs d’hommes …
À l’intérieur du parc se trouve également un musée sur le thème de la guerre (un de plus). Quelques photos et objets d’une période noire de cette région sont visibles. Peu entretenu, je l’ai trouvé assez intéressant, en tout cas bien plus que de voir les quelques animaux de la ferme barricadés derrière des enclos épouvantables situés à côté du musée. Ce parc a un potentiel, mais je trouve que le tourisme reste très mal exploité.
Après la visite de l’île aux singes, l’heure du déjeuner. Nous décidions d’esquiver le marché pour trouver un lieu plus reposant. Nous empruntions alors une route longeant la plage. Après avoir parcouru environ 500 mètres, une paillote proposant des chaises longues et tables à l’ombre des arbres et face à la plage attire notre attention. Au menu quelques crevettes grillés, des coquillages et du riz. À l’ombre des pins, quelques heures de détente loin du trafic de Saigon …
❗ Pour les amateurs, voici le trajet ! parcouru à moto pour se rendre à Can Gio !
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