Les Cordonniers ambulants de la rue Le Than Ton à Saigon
La scène se déroule rue Le Than Ton, dans le District 1 de Saigon. À quelques encablures du célèbre Marché Ben Thanh. Assis sur une chaise en plastique, le dos courbé et les yeux rivés sur son sujet, notre cordonnier s’applique dans sa tâche sous le regard attentif des chalands.
Comme les Xe Ôm, ils s’installent parfois au beau milieu du trottoir gênant le passage des badauds venus échanger leurs dollars contre du dongs dans les bijouteries locales. Comme les Xe Ôm, on peut les apercevoir toute l’année. L’obscurité et les épisodes de Mousson sont probablement les rares obstacles à leur ponctualité. Malgré ces faits, ces cordonniers errants sont à eux-mêmes une curiosité et leur présence estimable lorsque l’on fait appel à leurs services.
Un métier de la rue de Saigon
La cordonnerie est l’un de ces métiers de la rue qui subsiste à Saigon. Et la besogne généralement bien exécutée. J’en ai fait l’expérience il y a un an. Une paire de Derby en cuir noir. Je souhaitais faire réparer la semelle, y apposer un patin en caoutchouc et refaire le bonbout sous le talon. La paire de pompes déposée, sans reçu ni papier, j’étais convié à revenir la récupérer le lendemain même heure, même lieu. En bon commerçant, l’homme me fait comprendre avec le sourire que ma demande est réalisable. Hochement de la tête en signe d’approbation, malgré n’avoir aucune garantie de retrouver mes souliers.
Retour le lendemain. Entassé sous d’autres paires, je récupérai mon cuir. Bon cordonnier, l’homme connaissait la technique pour réparer vite et bien. Vernissage et cirage compris. Au final, pour quelques euros seulement. Alors si vous aussi souhaitez redonner une nouvelle jeunesse à vos chaussures, flânez rue Le Than Ton à proximité des joailleries. À défaut d’or, c’est le cuir qui va briller !
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