Le Longanier à Cai Be, Vietnam
J’avais pour ambition d’écrire de nombreux posts sur le tourisme au Vietnam et faire partager mes aventures d’expat vagabond, l’actualité récente m’a plutôt amené à décrire un Vietnam traditionnel qu’un Vietnam touristique. M’y voilà finalement employé en consacrant l’un de mes premiers articles à la découverte des trésors du Delta du Mékong.
Départ donc pour la petite ville de Cai Be, à environ une heure et demie de route au sud-ouest de Saigon. J’avais déjà entendu de cette cité du Mékong mais c’était là ma première visite. En ce dimanche matin, la ville était calme et peu de traffic. Le soleil comme à son habitude au rendez-vous. Mes premières lignes illustreront une aire de repos, située à quelques kilomètres de Cai Be. Cela pourrait paraître anodin pour nous Français qui sommes habitués aux grandes aires de repos où se mêlent volontiers confort et hygiène. Mais au Vietnam, ce serait du luxe. Je n’ai pas retenu le nom de ce lieu mais c’est la première fois que j’ai pu apprécier une aire aussi propre et entretenu avec des tables de pique-niques, des plans d’eau aménagés et une boutique proposant des souvenirs et servant du café digne des grandes stations des autoroutes de France. Rien à voir avec les habituels entrepôts fourmillant de monde et où tout type d’aliments sont servis dans des conditions peu hygiéniques.
Arrivé à Cai Be, j’ai été invité à me rendre sur un embarcadère en bordure de la rivière Phu An. S’y trouvait un bateau au nom évocateur de « Princesse Cai Be ». Un petit sampan d’une dizaine de places, comme l’on en trouve beaucoup dans cette région. J’avais déjà voyagé à plusieurs reprises sur les méandres du Mékong, mais à chaque fois l’émotion est la même. Voir cette effervescence, ce balais de sampans et péniches remplies de fruits, légumes et autres sacs de riz est toujours aussi impressionnant. Ce qui me frappe le plus, reste peut-être de voir ces enfants se baigner dans les eaux du fleuve, s’amuser et sourire, bien loin de notre vision du monde. La vie.
Tout en naviguant, il est aussi coutume de voir ces longues barques dont la coque avant a été peinte de deux yeux figeant la rivière, comme pour faire fuir les démons qui y régneraient. À mi-parcours, j’ai pu y voir l’Amant, un navire de style néocolonial, dont le nom et le design évoquent la fameux ouvrage de Marguerite Duras qui séjourna à Sa Dec, une petite localité à quelques kilomètres de Cai Be. Et enfin l’Eglise de la ville se profilait. Dernier repère urbain avant de s’enfoncer dans un Delta typique, rurale et où la nature y est reine. Une croisière d’une trentaine de minutes avant d’arriver enfin à quai. J’oubliais de mentionner qu’à bord, nous n’avons eu que peu d’explications sur l’environnement. Heureusement qu’il y avait quelques fruits frais de la région pour compenser 🙂
Arrivé à quai, nous avons été invités à marcher une centaine de mètres au milieu de la flore typique de cette région du Mékong. Enfin sur notre droite, se dressait fièrement une superbe propriété de style coloniale français … le Longanier.
J’ai beaucoup aimé le cadre, entouré d’un jardin tropicale luxuriant, un lieu insolite pour une pause gastronomique. Au rez-de-chaussée, un patio assez accueillant et très représentatif d’une époque désormais révolue. La suite se passait à l’étage où j’ai été convié à savourer le menu du jour (probablement un menu typique pour les agences de voyage …). La vue de l’étage ouvert sur le jardin permet de contempler les cimes de palmiers s’étendant autour du site.
L’heure du repas. Une cuisine aux spécialités vietnamiennes, du Mékong principalement. Le repas était correct mais sans plus. Je mange aussi bien pour moins chers dans des restaurants bordant le Mékong à Saigon. Bon vous me direz, le cadre n’est pas le même …
Fin du repas, nous avons rejoint le sampan jusqu’au bus, puis retour dans la capitale économique, sous quelques gouttes de pluie et une rivière houleuse …
En résumé je dirai que cette petite croisière sur le Mékong est plutôt sympathique et peut satisfaire le voyageur qui n’aura pas encore expérimenté une autre croisière sur ce fleuve mythique. Pour les connaisseurs, le Longanier est une alternative agréable via son cadre paisible et synonyme d’un passé colonialiste. Pour autant, je conseillerai davantage une excursion plus classique avec un déjeuner chez l’habitant ou dans un gîte. Plus économique et tout aussi bon.
Menu ce jour-çi: Soupe aux légumes, rouleaux de printemps frits, poisson d’oreilles d’éléphants frits, légumes, porc caramélisé dans un pot d’argile, fruits frais de saison.
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