À la recherche de l’oiseau chanteur au marché Thuan Kieu à Saigon
Trouver son oiseau favori. Ou plutôt pourrait-on dire ici, trouver la plume rare. C’est bien la raison d’être du marché aux oiseaux de Thuan Kieu, situé au rond-point qui porte le même nom et rue Tan Hung dans le District 5 de Saigon, à quelques encablures de la rue Hai Thuong Lan Ông.
Virée à moto du jour, à l’ombre des trois tours fantômes (des rumeurs font état de la présence d’esprits errants les lieux), ce marché spécialisé dans les aliments pour oiseaux et poissons, est surtout connu pour être un lieu de commerce des volatiles. Et ici des volatiles, ce n’est pas ce qui fait défaut. Perruche, colombe, allotrie, verdier … il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Fréquenté par de nombreux passionnés d’oiseaux ou simples amateurs résidant à Ho Chi Minh Ville, on s’échange et on négocie les oiseaux comme on négocie le prix des fruits du marché. Il est d’ailleurs facile d’engager la discussion et la transaction peut être très rapide. Vous pouvez acheter un oiseau dans les magasins à domicile ou directement auprès des éleveurs qui se rassemblent dans les cafés de la rue ou sur les trottoirs. Comptez 400 000 Vietnam dong pour un petit oiseau coloré. Quant à l’origine de ces oiseaux, elle peut légitimement faire débat.
Les cages côtoient des boîtes remplies d’insectes, vers, criquets et autres sauterelles … attrapés la veille ou le matin même dans les districts avoisinant Saigon tels que Hoc Mon ou Cu Chi. De la nourriture toute fraîche pour nos chanteurs.
Au marché Thuan Kieu, dans les coulisses des oiseaux chanteurs
Des marchés ou lieux cachés de Saigon, le marché aux oiseaux de Thuan Kieu est à ne pas manquer tant il ferait presque partie du patrimoine culturel des Saïgonnais. Celui de la chanson. Car si bon nombre de badauds se pressent en ce lieu, c’est bien pour y dénicher l’oiseau qui saura gazouiller la mélodie du bonheur. Écouter le doux chant des oiseaux chanteurs, voici bien l’un des passe-temps préféré des Saïgonnais.
Nous l’avions vu, les Vietnamiens aiment pousser la chansonnette. Mais lorsque dès l’aube, il s’agit de se rendre dans les parcs pour percevoir les complaintes des oiseaux, chut, plus aucun bruit, la star du lieu c’est bien le volatile.
Promenez-vous très tôt le matin dans les allées du Parc Tao Dan pour y découvrir la nouvelle star. Alors que les propriétaires se reposent au son de leurs candidats, les apprentis chanteurs eux, babillent, chuchotent, gazouillent. Au programme du jour de nouveaux refrains, enseignés par le son d’un CD ou au contact d’autres oiseaux afin qu’ils se fassent « l’oreille ». Les volatiles aussi chantent pour leur copain.
On comprend finalement bien ici que ce n’est pas tant leur apparence qui compte, mais bien leur timbre de voix qui est important. Des compétitions du meilleur oiseau chanteur sont mêmes parfois organisées, version Bird’s Academy ou Vietnam got Bird’s Talent !
💡 La passion des Vietnamiens pour les oiseaux ne s’arrête pas uniquement à leur penchant pour le timbre de leurs voix. Ici, le volatile y est vénéré et incarne bien souvent l’image de l’immortalité. À l’instar du Phoenix, que l’on retrouve notamment au Temple de la Littérature à Hanoi. Symbole de résurrection, de beauté, de liberté ou encore de paix, il est coutume de toucher l’oiseau de feu au jabot.
Autre volatile de bon augure, la grue ou le héron (je n’ai jamais pu faire la différence), parfait symbole du Vietnam que l’on se prête à photographier au vol ou debout dans les rizières. L’animal aussi symboliserait l’immortalité et la noblesse.
Très naïf votre post… Si vous vous étiez renseigné vous sauriez que ce business d’oiseaux est catastrophique. Il s’agit d’oiseaux sauvages capturés en masse, la plupart sont blessés en essayant de s’échapper du filet, entre 30 et 50% meurent suite à la capture (blessures, maladies, conditions de transport et de détention abominables). Certaines forêts se vident d’oiseaux. 47 espèces d’oiseaux menacées d’extinction au Vietnam..
Bonjour Iris,
Je vous remercie pour votre commentaire.
Je comprends vos propos et soyez assuré(e) qu’il n’y a aucune naïveté dans ce post. Je vis au Vietnam depuis des années et assiste régulièrement à des « chasses d’oiseaux » dans les arbres qui longent les rues de la capitale économique.
Comme mentionné « l’origine de ces oiseaux peut légitimement faire débat » et il ne s’agit pas d’en faire l’apologie mais plutôt d’évoquer un aspect culturel de ce pays qui perdure depuis certainement très longtemps,
Bien cordialement
Bonjour le Gaulois de Saigon,
De votre article, on pourrait dire qu’il n’y a pas d’angry bird à Saigon 🙂
Blague mise à part, bravo pour cet article concernant nos amis les oiseaux au Vietnam. Poursuivez ainsi.
Amitiés,
Jacques