Au Vietnam, pas de bière sans glaçons

Je faisais récemment l’éloge des breuvages rafraîchissants qui sont les plus répandus au Vietnam. Parmi ces élixirs désaltérants dont font partie le thé glacé (le fameux trà đá), la canne à sucre ou encore la demi, on l’a bien compris, au pays de la palanche, on les savoure avec beaucoup de glaçons.

Alors des glaçons, en veux-tu en voilà ! Et cela tombe bien, alors que les températures du moment effleurent la cime du thermomètre, un peu de frais ne devrait faire que du bien.

Rencontre en ce dimanche matin avec un débiteur de blocs de glace. Nous l’appellerons Kristoff pour l’occasion, en dédicace à ma fille. Lui aussi vit presque en ermite dans son local « réfrigéré » du District 1 de Saigon, avec pour seuls compagnons un marteau et une machine à broyer la glace. Sa tâche quotidienne ? Broyer et vendre au détail les immenses blocs de glace qu’il reçoit chaque jour.

Parce-que le commerce des glaçons, c’est un vrai métier au Vietnam. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser dans les rues des motos transportant plusieurs dizaines de sacs remplis de glaçons en direction des restaurants ou des logis.

Em Ơi, remets nous des glaçons !

Avec ou sans le petit bloc de glace, telle est la question. Au Vietnam, il existe des versions « hot » et des versions « ice » de presque tous les breuvages. Bière, thé glacé, canne à sucre, boisson sucrée, sinh to … même les différents types de café tels que le cappuccino ou le latte y sont consommés glacés.

Pour ma part, après quelques réticences, le café glacé (cà phê đá) est finalement devenu mon élixir préféré d’après déjeuner.

Concernant la bière, à l’accoutumée, on y insère de gros blocs de glaçons, pour refroidir et faire diluer l’alcool. Des fois, une jeune demoiselle viendra même retirer de votre verre le pauvre petit glaçon pour le remplacer par un plus gros, sans même que vous ayez le temps de vous en apercevoir. Au final, c’est à se demander s’il n’y a pas parfois plus d’eau que de bière.

La question de la source de l’eau utilisée pour la production des glaçons peut légitimement se poser.

Alors que nombre de guides avisent d’éviter la consommation d’eau du robinet, il est bon de savoir que l’iceberg qui flotte dans votre verre provient généralement d’usines spécialisées avant d’être envoyé directement dans les restaurants, les bars ou chez Kristoff, notre débiteur de blocs de glace du jour. L’eau est ainsi filtrée et pure, comme la neige, on peut ainsi la boire sans trop d’inquiétude.

Libéré, délivré, les glaçons sont arrivés, on peut commencer à se désaltérer !