Le musée de l’histoire militaire du Vietnam à Hanoi
Le musée de l’histoire militaire du Vietnam est un formidable condensé des différentes guerres et occupations qui se sont déroulées dans le pays. Et ce depuis plusieurs siècles, permettant à tout un chacun de mieux appréhender son histoire et ses valeurs actuelles.
Des mots, des chiffres, une vision de la guerre et de ses conséquences, dévoilant notamment l’aspiration d’un peuple à retrouver sa liberté, sa gloire et son indépendance. Le tout avec des moyens sommaires, ou parfois ôtés de l’ennemi. Une visite s’impose ? Suivez le guide.
Avec un prix d’entrée de 40 000 VND, le musée de l’histoire militaire du Vietnam situé rue Dien Bien Phu (cela ne vous rappelle rien ?) dans l’arrondissement de Ba Dinh, mérite bien un petit détour. Et cela même pour ceux qui ne seraient pas féru d’histoire.
Le musée abrite plusieurs salles d’exposition qui relatent chacune d’elle une période de l’histoire du Vietnam. Ces salles offrent un aperçu sur la fondation du pays même si l’essentiel reste consacré aux récentes guerres du XXème siècle. Une collection d’objets, d’uniformes, de cartes ou de photographies ornent les devantures des nombreuses pièces. On remonte le temps pour mieux comprendre le présent.
La première salle d’exposition, située au rez-de-chaussée en face de l’entrée principale du musée, est consacrée à la période de la préhistoire jusqu’à 1930. Céramiques, sculptures et autres objets en bronze appartenant aux dynasties successives du pays sont exposés aux côtés de photographies de généraux et de temples dont certains sont encore vénérés aujourd’hui. Des vestiges plutôt bien conservés, dans un objectif de mémoire et de pédagogie.
La Tour du Drapeau, symbole du musée de l’histoire militaire du Vietnam
On poursuit la visite jusqu’à la Tour du Drapeau. Immanquable, cette tour se dresse fièrement dans la cours du musée, à quelques encablures seulement de la Citadelle de Thang Long.
Témoin du riche passé de la capitale et symbole de souveraineté nationale, cet ouvrage encore très bien préservé fut construit en 1805 et achevé en 1812. Tour octogonale de briques rouges, elle possède ainsi trois niveaux pour une hauteur de 33,4 mètres (hors mât).
La Tour du Drapeau se visite. Et la vue de l’esplanade du deuxième étage du monument permet notamment de distinguer au loin la porte Doan Môn (l’entrée Sud) de la Citadelle de Thang Long ainsi que de prendre un peu de hauteur pour observer l’exposition en plein air des divers appareils et engins motorisés témoins de l’histoire militaire encore récente du Vietnam. Les ultimes marches pour y accéder sont assez raides. Pensez aussi à baisser la tête.
Une exposition en plein air au cœur du musée de l’histoire militaire du Vietnam
Située à l’extérieur du musée, à proximité de la Tour du Drapeau, une exposition en plein air semble attirer les foules. Loin des portraits photos, des scènes du film Platoon ou des manuscrits scolaires, les acteurs tueurs et mécaniques de la guerre du Vietnam se dressent à l’échelle 1:1 devant les visiteurs. Comme repères de l’histoire du pays.
Canon anti-aérien 37 mm, 57 mm, rampe de lancement de fusées SAM II, mitrailleuses, tank M-48 ou encore des pièces d’artilleries jonchent le parterre avec parfois des explications en Français. Les engins motorisés sont impressionnants de par leur taille et leur rôle dans la guerre. Et plutôt bien conservés.
Des débris d’avions Français et Américains abattus par l’armée vietnamienne ont été mis en scène sous la forme presque d’une œuvre d’art. Avec en avant le cliché d’une jeune femme Vietnamienne traînant des pièces d’un avion Américain abattu quelques minutes plus tôt.
Un avion IL14 utilisé notamment pour transporter le Président Hô Chi Minh ou un hélicoptère UH-1H, le fameux Iroquois, que l’on peut voir dans les nombreux films de guerre dédiés au Vietnam sont également exposés.
Au détour de cette visite en plein air, et à proximité des dizaines de débris d’obus déployés, l’on apprend notamment qu’entre 1965 et 1972, ce sont 5 382 000 tonnes de bombes qui furent déversées sur l’ensemble du pays. Un chiffre qui fait froid dans le dos.
Les guerres d’Indochine et du Vietnam popularisées
Direction l’étage du musée et retour au frais, après avoir grimpé au sommet de la tour pour s’initier aux évènements qui se sont jalonnés de 1930 à 1953. Faits qui couvrent notamment de la présence Française au pays de la palanche. En complément des enseignements pris à la prison de Hoa Lo, on raconte ici les stratégies militaires employées pour dissuader l’ennemi, les armes artisanales élaborées et bien entendu, la bataille de Dien Bien Phu. Ne manquez d’ailleurs pas la reproduction en 3D de la campagne de Dien Bien Phu accompagné d’un court-métrage.
Post 1954, l’arrière salle du musée se consacre pleinement à la guerre du Vietnam contre les Américains et notamment la prise de Saigon en 1975. A l’instar du tank 843, celui-là même qui enfonça les grilles du palais de l’Indépendance à Saigon en cette même année et fièrement exposé à l’entrée de la salle d’exposition. De nombreuses photos dévoilant la libération de villes et régions du Vietnam se succèdent tandis qu’une reconstitution en 3D des tunnels de Cu Chi rappelle cet « autre » vestige de la guerre du Vietnam.
La visite n’est pas terminée. Peu clairement indiqué, prolongez la remontée dans le temps pour découvrir une collection de tanks, missiles, véhicules blindés et aéronefs (MIG 21, MIG 17, hélicoptère Chinook …) situés à l’arrière du musée. Une dizaine de véhicules au total, entassés les uns sur les autres et ne laissant que peu de recul pour la prise de vue.
Un musée très complet qui s’ajoute à la liste des lieux à ne pas manquer lors d’une visite à Hanoi. Vous aurez même la possibilité d’acheter une paire de sandales faite à base de résidus de pneus. De quoi continuer à marcher encore longtemps dans les rues de la capitale Vietnamienne.
:idea : Le Musée de l’histoire militaire du Vietnam est ouvert tous les jours sauf le lundi et le vendredi, de 8h00 à 11h30 et de 13h00 à 16h30.
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