Découverte d’Hô Chi Minh-Ville à cyclo-pousse

Deux heures de l’après-midi, en route pour une balade qui va durer environ trois heures. Un périple à travers Saigon qui va mêler contraste, entre modernité et tradition, quartier d’affaires et faubourg populaire, passage du 21ème siècle à un héritage historique encore bien préservé. Ici, l’emploi du nom de Saigon prend d’ailleurs tout son sens. Tour de pédale en cyclo-pousse entre les rues et les « hẻm » de la métropole pour y saisir des scènes de rue et de vie.

Notre cycliste du Tour de Saigon se prénomme Muoi. Interprétez le chiffre « un » en vietnamien. Accompagné en moto par Kai, un Saïgonnais passionné par l’histoire de sa ville et guide touristique pendant son temps libre pour le tour opérateur Asiana Link. Résident au Vietnam depuis presque huit ans, je n’avais encore jamais expérimenté le cyclo-pousse, pourtant l’un des symboles par excellence du pays de la palanche. Rendez-vous ce jour pour une virée urbaine de Saigon à Cholon.

Tour d’Hô Chi Minh-Ville à cyclo-pousse

Départ de la rue Dong Khoi (anciennement rue Catinat) dans le District 1 d’Hô Chi Minh-Ville pour une boucle d’environ 15 kilomètres. Sans bruit, du sommet de sa selle et à la seule force de ses jambes, le cyclo-pousse s’engage dans les artères du luxe de la ville. Celles-là mêmes qui forment le quartier Dong Khoi, avec ses grands hôtels, ses centres d’affaires à l’instar de la tour Bitexco ou encore ses commerces affichant les logos de marques internationales. Ici, la capitale économique du Vietnam affiche sa modernité et sa réussite économique.

Passage par la rivière Saigon et à l’extrémité du boulevard Nguyen Hue. On devine au loin l’hôtel de Ville de Saigon, ornementé devant sa façade, de la statue du père de la nation. Notre cyclo-pousse remonte alors la rue Ham Nghi pour se rendre au marché Ben Thanh, certainement le plus grand marché touristique de la ville.

Muoi poursuit sa course avec une fluidité déconcertante jusqu’à la rue Hùng Vương, la fameuse rue des « rétros ». À cette heure où la moitié de la population est au travail, l’autre somnole dans les chaumières ou se sociabilise autour d’un café vietnamien. La quiétude est apparente, l’horaire finalement parfait pour le parcours. Et le cyclo-pousse de contribuer largement à la sérénité des lieux. On apprécie.

Le cyclo-pousse, moyen de transport intemporel des rues de Saigon

Première étape au marché aux fleurs, situé rue Ho Thi Ky dans le District 10 de Saigon. Kai nous rejoint alors pour se lancer dans des explications sur l’histoire du lieu, de son nom, de la ville. Malgré la chaleur, la fraîcheur se fait sentir, transportant avec elle les fragrances des fleurs et compositions florales qui agrémentent les stands. Des milliers de bouquets de toutes les couleurs s’étalent devant nos yeux.

Dans les rues et ruelles avoisinantes, les commerces prennent domicile au rez-de-chaussée des logis, ici, chaque mètre carré est exploité. Levez les yeux, vous apercevrez ces amas de câbles électriques que l’on tente parfois d’accoler pour faire plus propre.

Étonnement, la visite de Saigon en cyclo-pousse m’apparait plus pédagogique et captivante que je ne l’aurai imaginé. Celui qui fut un temps un élément indissociable du paysage urbain de Saigon, se voit finalement être un moyen de transport fonctionnel et attachant pour découvrir la ville à son rythme et de manière écologique. Et qui contribue à l’emploi local !

Alors que de nombreuses villes dans le monde s’initient au cyclo-pousse, ici aucune assistance électrique ou GPS dernier cri. Muoi, notre cyclo-pousse du jour semble en tout cas heureux de faire découvrir sa ville qu’il connaît sur le bout des jambes.

Cholon, entre commerces et respect du culte

Rue Hùng Vương on retrouve des échoppes dédiées au téléphone portable tandis que la rue Nguyen Chi Thanh semble spécialisée dans l’entretien et la réparation des deux-roues. Rue Ba Hat, un premier temple se dévoile. Nous sommes toujours dans le District 10, quartier populaire en pleine mutation. Sur ma route, les vendeurs de tickets de loterie se confondent avec les vendeurs de fruits, les couturières de rue ou encore les buveurs de café. Le cyclo-pousse s’approprie la ville.

Du District 10, notre baroudeur s’échappe du peloton formé par des deux-roues motorisés pour se diriger vers le District 5. Au loin, les trois tours fantômes apparaissent. Comme l’indique Kai, nous sommes ici à Cholon.

Cholon, indissociable de Saigon de par son histoire avec la ville bien qu’elle fut auparavant une cité à part entière. Quartier réparti sur plusieurs arrondissements, Cholon se compose d’une grande communauté chinoise qui a façonné les lieux pour en faire aujourd’hui une ville dans la ville à l’atmosphère si particulière. Du négoce du riz, on y retrouve notamment rue Hai Thuong Lan Ong, toutes formes de commerces, des fleurs en plastique au tissu, des ustensiles pour la maison aux herbes médicinales, cela fleure bon l’odeur des épices.

Là encore, l’emploi du cyclo-pousse prend tout son sens. Alors que nous sommes arrêtés à un feu rouge, des badauds se pressent admirer des joueurs de cartes ou de mah-jong. Des scènes de rue et de vie.

 

Le temple Bà Thiên Hậu à Cholon, District 5

Deuxième étape de notre boucle, qui nous conduit au temple taoïste de Bà Thiên Hậu, rue Nguyen Trai. Kai raconte alors l’histoire de la présence et de l’importance de la communauté chinoise présente à Cholon depuis plusieurs siècles. Dédié à la déesse de la mer Thiên Hậu, c’est le plus ancien temple de la ville. Il fut en effet construit par les commerçants chinois de la ville dont les livraisons étaient acheminées par navires.

De taille modeste, son architecture fourmille toutefois de nombreuses sculptures sur pierre et peintures à même le bois. Preuve de l’édification par la communauté chinoise, tous les manuscrits sont rédigés dans ce dialecte. Des portraits des douze animaux représentant le calendrier astrologique chinois, on remarque que le lapin a remplacé le chat tandis que le buffle a fait place au bœuf.

Dans le hall, des centaines de papier de couleur rose arborent les murs du temple. Ceux-ci énumèrent les généreux donateurs. Des bâtons d’encens apportant une atmosphère particulière au lieu, sont offerts en offrande tandis que les plus croyants écrivent leurs prières sur un petit bandeau de couleur rose ou rouge. Accroché en hauteur à une spirale d’encens, la fumée qui s’en dégage leur apporte bénédiction.

À Cholon, il existe des dizaines de temples comme celui-ci.

Une immersion totale sans quitter votre siège

Il est de l’heure repartir pour le sprint final. Le cyclo-pousse s’engage à nouveau dans les artères de Saigon. Il est 17h, Saigon s’éveille. C’est l’heure de la sortie des bureaux entraînant avec elle le brouhaha coutumier de la mégalopole.

Nous arrivons devant la poste centrale de Saigon. Le cyclo-pousse peut dérouler. Lui qui endosse ce jour un maillot rouge, mériterait bien un maillot d’une autre couleur.

La boucle se termine par une descente à pied de la rue Dong Khoi. Le guide Kai évoque un récit très détaillé de l’histoire de quelques édifices du centre-ville de Saigon. Ce tour en cyclo-pousse fut l’occasion de découvrir ou redécouvrir à mon rythme tout en restant dans mon siège, certaines rues de celle que l’on surnommait autrefois la perle de l’extrême orient. Au-delà de l’intérêt historique, c’est avant tout une immersion totale dans cette atmosphère si particulière qui s’en dégage. Des tours en cyclo-pousse, un concept qui devrait continuer de rouler !

💡 Pour en savoir plus sur l’excursion d’Hô Chi Minh-Ville en cyclo-pousse proposée par l’opérateur Asiana Link ou découvrir leurs autres destinations, je vous invite à consulter leur site internet.

💡 Un guide francophone peut être mis à disposition par Asiana Link selon votre demande.

💡 Pensez à la crème solaire, la casquette ou le chapeau pour ce type d’excursion. Il est également recommandé de porter la bandoulière de votre appareil photo et de ne pas exhiber votre téléphone portable